Je vais être honnête avec toi : je me suis découverte une passion pour le Ichigo Daifuku, ce fameux mochi fraise.

Pourquoi, me diras-tu ? Parce que cette pâtisserie japonaise est un véritable paradoxe à elle seule! Elle réussit à être simple et complexe à la fois. Simple, parce qu’en apparence, ce n’est qu’une boule blanche, bien lisse, qui cache un fruit. Complexe, parce qu’elle combine des ingrédients qui, pour beaucoup d’Occidentaux, ne semblent pas faits pour aller ensemble : une pâte douce à base de haricots rouges (oui, des haricots !), une enveloppe mochi moelleuse, et au cœur, une fraise juteuse et acidulée.

Quand on est habitué aux gâteaux français, riches en crème, beurre et sucre, ça surprend. Ici, pas de lourdeur. Et franchement, c’est pas plus mal : le Ichigo Daifuku est gourmand sans être trop calorique. Collant mais léger, sucré mais raisonnable. Bref, un petit concentré de paradoxe… qui marche étonnamment bien.

Ichigo Daifuku : le mochi fraise devenu culte

Tu imagines sûrement que le Ichigo Daifuku est une tradition centenaire transmise de génération en génération. Et bien non ! Cette petite boule gourmande est apparue dans les années 80, une époque où le Japon vibrait au rythme des walkman, des jeux vidéo 8-bit et de la bulle économique.

Un pâtissier a eu un jour l’idée un peu folle de glisser une fraise entière dans un daifuku (pâtisserie traditionnelle à base de mochi farci d’anko, la pâte de haricot rouge). Le résultat a été un succès immédiat : un mariage inattendu mais parfaitement équilibré.

En seulement quelques décennies, l’Ichigo Daifuku a gagné sa place parmi les wagashi (pâtisseries japonaises traditionnelles). Comme quoi, même en cuisine, on peut être « le petit dernier » et déjà jouer dans la cour des grands.

Le mochi fraise et la saisonnalité

Au Japon, la cuisine suit les saisons avec une rigueur et une poésie qui nous échappent souvent en Occident. Les wagashi, en particulier, reflètent le moment de l’année où ils sont consommés.

La fraise (ichigo, en japonais) est associée au printemps, à la fraîcheur et à l’éphémère. Elle incarne la jeunesse et le renouveau, et la voir au cœur d’un daifuku, c’est comme croquer un petit morceau de printemps.

Et entre nous, je sais ce que tu vas dire : « Oui mais, en France, on trouve des fraises en janvier ». Certes. Mais soyons honnêtes, ces fraises hors-saison goûtent plus l’eau du robinet que la promesse du printemps.

Manger un Ichigo Daifuku à la bonne saison, c’est donc bien plus qu’une question de goût : c’est une manière de se mettre au diapason de la nature.

Fraises

L’équilibre entre Fraise et Mochi

Ce qui rend le Ichigo Daifuku si particulier, c’est l’équilibre improbable de ses textures.

  • Le mochi (餅) : traditionnellement, il est préparé en pilant du riz gluant cuit à grands coups de maillet – une technique spectaculaire mais exigeante (et légèrement casse-poignet). Dans nos cuisines modernes, on utilise plutôt de la farine de riz gluant (mochiko), qui permet d’obtenir cette pâte élastique et moelleuse sans séance de musculation.
  • L’anko (餡子) : la fameuse pâte de haricots rouges azuki, sucrée et douce, qui existe en version lisse (koshian) ou avec des morceaux (tsubuan). Elle apporte une douceur enveloppante, très différente des crèmes et ganaches que l’on connaît en Europe. Retrouve des codes de réduction à la fin de mon ebook Les bases de la cuisine japonaise
  • La fraise (いちご, ichigo) : juteuse, acidulée, croquante parfois. Elle réveille l’ensemble et empêche la pâtisserie de tomber dans la monotonie.

Pris séparément, ces éléments sont déjà intéressants. Mais une fois réunis, ils créent ce fameux « chaos organisé ». Quand tu croques dedans, tu passes de l’élastique au crémeux, puis au juteux. Un enchaînement surprenant, mais terriblement addictif.

L’Ichigo Daifuku, un mochi fraise pas si sucré

Autre surprise pour nous, Occidentaux : le Ichigo Daifuku n’est pas une bombe sucrée. L’anko est sucrée, certes, mais avec une certaine retenue. L’idée n’est pas d’étouffer le fruit, mais de le mettre en valeur.

En comparaison, nos pâtisseries françaises misent souvent sur la richesse et l’excès : crème au beurre, génoise imbibée, pâte feuilletée caramélisée… Tout est généreux et chargé. Ici, c’est presque l’inverse : le sucre sert à équilibrer, pas à dominer.

Un Ichigo Daifuku, c’est comme si la pâtisserie te soufflait à l’oreille : « Tu vois, on peut être gourmand et raisonnable ». Bon… à condition de ne pas en manger six d’affilée. Mais ça, c’est un autre débat.

L’Ichigo Daifuku sans Fraise

La version classique du Daifuku est à la fraise, mais au Japon, la créativité n’a pas de limites. On trouve aujourd’hui des déclinaisons avec du raisin, du kiwi, de la mangue, parfois même de la crème ou du chocolat. Chaque fruit devient la star, le temps d’une saison.

Ça me fait un peu penser à un théâtre : le mochi est la scène, l’anko le décor, et le fruit, la guest-star.

Alors oui, la fraise reste la reine incontestée. Mais certains pâtissiers aiment tenter des expériences un peu plus audacieuses. Tu peux tout imaginer… sauf peut-être le Durian Daifuku (tu sais, ce fruit asiatique qui sent si fort qu’il est interdit dans certains hôtels). Là, je t’arrête tout de suite : il y a des limites à l’innovation.

Ichigo Daiufuku Mochi

Ichigo Daifuku mochi (Mochi Fraise)

Ichigo Daifuku mochi ou Mochi fraise est une daifuku mochi, soit une pâtisserie japonaise faite de pâte de ankô traditionnelle et de pâte à mochi avec une fraise en son cœur.
Temps de préparation 2 days 1 heure
Temps de cuisson 5 minutes
Temps total 2 days 1 heure 5 minutes
Type de plat Dessert, Fêtes, Goûter, pâtisserie, printemps
Cuisine Japonaise
Portions 6 Pièces
Calories 80 kcal

Equipment

  • 1 Maryse/spatule
  • 1 Bol
  • 1 Tamis
  • 1 Casserole/rice cooker
  • 1 Bol doseur
  • 1 Balance
  • 1 Couteau
  • 1 Plaque

Ingrédients
  

  • 6 Fraises équeutées

Pâte de haricots rouges Azuki (Ankô)

  • 150 gr Haricots azuki
  • 150 gr Sucre
  • 2 gr Sel

Pâte à mochi

  • 100 gr Farine de riz gluant
  • 90 gr Sucre
  • 160 gr Eau

Instructions
 

  • La veille de la préparation des Ichigo Daifuku mochi (Mochi fraise), prépare la pâte de haricots azuki.
    Plonge les haricots dans une casserole d'eau froide, puis porte les à ébullition. Coupe la source de chaleur, égoutte les et recommence deux fois de suite.
    Démarre officiellement la cuisson, en les plongeant une dernière fois dans l'eau à température. A ébullition, éteins le feu, couvre et laisser reposer 25 min. Filtre et relance la cuisson à basse température pendant 1h30-2h.
    Vérifie régulièrement le niveau de l'eau. Écume autant que nécessaire. Contrôle la cuisson en écrasant un haricot entre ton pouce et ton index. Une fois les haricots cuits, couvre et laisse reposer à feu éteins pendant 20 min avant de filtrer.
    Presse les haricots à travers un tamis pour retirer les peaux.
    Fais fondre le sucre avec un peu d'eau dans la casserole. Laisse buller puis incorpore la pâte de haricots sèche. Remue en continue à feu assez fort pendant environ 20 min (jusqu'à ce que la pâte soit bien sèche).
    Débarrasse la dans un plat. Laisse refroidir et place au frais une nuit ou au moins 8h.
    Ichigo daifuku mochi fraise étape 1
  • Lave, sèche et équeute les fraises en coupant le moins possible dans la chaire.
    Divise la pâte de haricots rouge en 6 inserts.
    Enrobe les fraises de pâte de haricots et dispose les sur une plaque ou une assiette. Place la au frais ou au congélateur.
    Prépare la pâte à mochi. Voir la méthode du mochi au micro-ondes.
    Ichigo daifuku mochi fraise étape 2
  • Une fois le morceau de mochi cuit, roule le dans la fécule, divise le en 6 et aplatis chaque morceau pour qu'ils aient une épaisseur uniforme, environ 5 millimètres.
    Place l'insert au centre du morceau de mochi, pointe de la fraise vers le centre du mochi, dans le creux de la main. Remonte les bords de la pâte à mochi vers le haut. Pince deux bords entre eux pour les coller. Recommence en faisant tourner le mochi dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
    Une fois le mochi scellé, retourne le dans la fécule et époussette le avec un pinceau.
    Ichigo daifuku mochi fraise étape 3
Keyword Goûter, Mochi, Printemps, Végétarien

Ichigo Daifuku : les défis techniques du fait maison

Ne te fie pas à la liste d’ingrédients : elle est courte, mais ça ne veut pas dire que la recette est simple.

Préparer une bonne pâte de haricot rouge, par exemple, demande du temps et un peu de savoir-faire. Et le façonnage… ah, le façonnage ! Envelopper une fraise dans une fine couche de mochi et refermer le tout joliment, sans que ça colle de partout ou que la fraise s’échappe, c’est un petit défi.

Disons-le clairement : ce n’est peut-être pas la recette idéale pour un grand débutant. Mais si tu as un peu de patience, ou si tu acceptes de rater une ou deux fournées avant de réussir, le jeu en vaut la chandelle. Parce qu’au premier Ichigo Daifuku réussi, tu te sentiras assez fier, satisfait, et prêt à recommencer.

Le mochi fraise, ou l’équilibre en une bouchée

L’Ichigo Daifuku, c’est une pâtisserie qui résume à elle seule l’art japonais de l’équilibre : tradition et modernité, douceur et fraîcheur, simplicité apparente et complexité cachée.

C’est un paradoxe gourmand qui ne devrait pas marcher… mais qui marche. Et c’est sans doute pour ça qu’on l’aime autant.

Alors, la prochaine fois que tu croques dans un Ichigo Daifuku Mochi, souviens-toi : ce n’est pas seulement un mochi fraise, c’est un paradoxe culinaire devenu culte.

Fraise et Ankô

Pas facile le mochi fraise ?

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50 Nuances de Mochi

De Dai-fuck**g à Daifuku

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Pour continuer d’en apprendre plus sur la cuisine japonaise, je ne peux que te recommander de lire l’article que j’ai partagé sur le Sakura Mochi, un article plutôt complémentaire à celui-là et plus simple pour démarrer.

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