Cette semaine je t’apprends comment faire des Sakura mochi du style Kansai!

Si tu t’intéresses de près ou de loin au japon, tu sais à quel point le printemps a une importance toute particulière pour ce pays. En vérité c’est un peu le cas de toutes les saisons mais il est vrai qu’on entends, de notre côté du monde, beaucoup de choses autour de ces fameux Sakura ! En fait, dès que les premiers cerisiers (sakura) commencent à fleurir, tout le pays semble s’arrêter un instant pour admirer ce spectacle éphémère. En effet, les parcs se remplissent de familles, d’amis, d’amoureux qui s’installent sous les arbres pour fêter l’arrivée des beaux jours. C’est ce que l’on appelle Hanami, la célèbre tradition d’aller observer les fleurs de cerisier.

Derrière cette coutume se cache aussi une belle philosophie japonaise : la conscience de l’impermanence des choses. Les fleurs de sakura, aussi belles soient-elles, ne durent que quelques jours — et c’est justement ce caractère éphémère qui les rend si précieuses. Si ce sujet t’inspire, je t’invite à jeter un œil à mon article sur la symbolique des fleurs de sakura, tu verras, c’est un voyage poétique en soi.

Et comme souvent au Japon, chaque saison a ses saveurs. Donc le printemps ne fait pas exception. Parmi les douceurs phares de cette période, il y a bien sûr les Hanami Dango, mais aussi une autre gourmandise moins connue en Europe : le Sakura mochi.

Le Sakura mochi et la pâtisserie japonaise

La pâtisserie japonaise traditionnelle, ou wagashi, est bien différente de ce qu’on connaît en Occident. Ici, le sucre, même s’il est présent, se fait plus discret. Cela provient sans doute de l’utilisation de légumineuse qui atténue cette saveur. Mais ce n’est pas la seule différence avec les pâtisseries que nous connaissons en Europe. En effet, les textures sont souvent moelleuses, fondantes, et les saveurs suivent le rythme des saisons. Je trouve que la pâtisserie japonaise peut s’apparenter, sur certains aspects, à nos confiseries de fêtes de fin d’année : la pâte d’amande ou les pâtes de fruits. Chaque petite douceur raconte une histoire, évoque une ambiance, une célébration.

Plutôt que de miser sur la richesse ou l’excès, les wagashi cherchent à éveiller les sens avec subtilité, à travers des ingrédients simples mais symboliques : le haricot rouge, le riz gluant, les feuilles, les fleurs… On mange autant avec les yeux qu’avec la bouche. En effet, la mise en scène et les représentations de la nature sont légion.

Sakura mochi style Kansai et Kantô

Le Sakura mochi style Kansai: une douceur du printemps

Le Sakura mochi, c’est LA pâtisserie du printemps par excellence. Son nom signifie littéralement « mochi aux fleurs de cerisier ». Il est reconnaissable à sa jolie couleur rosée, sa feuille de cerisier salée enroulée autour et son cœur sucré de pâte de haricots rouges qu’on appelle ankô. Il est souvent dégusté pendant le Hanami, pour accompagner un pique-nique sous les cerisiers en fleurs.

Mais savais-tu qu’il existe deux grandes versions régionales de cette pâtisserie ?

  • La version de l’Est, dite Chômeiji (région de Tokyo), utilise une pâte de riz très fine, presque comme une crêpe, qu’on roule autour de la garniture.
  • Celle de l’Ouest, la version Dōmyōji (origine Osaka), est faite à partir de riz gluant concassé, appelé dōmyōjiko, qui donne une texture granuleuse et fondante à la fois.

Dans cette recette, c’est justement cette version de Dōmyōji que je te propose de découvrir : authentique, pleine de charme, et assez simple à réaliser avec les bons ingrédients.

Les ingrédients principaux du Sakura mochi style Kansai (version Dōmyōji)

Voici les éléments qui composent cette petite merveille printanière :

  • Dōmyōjiko (道明寺粉) : c’est du riz gluant précuit puis concassé. Il est vendu comme « Glutinous Rice Flour » mais ça a vraiment l’aspect de riz brisé. A défaut, tu peux aussi trouver ce type de riz en magasin asiatique ou africain. Il donne ce côté légèrement granuleux au mochi, très caractéristique.
  • Sucre blanc : on utilise du sucre blanc plutôt que roux pour ne pas altérer la couleur rose délicate de la pâte. Cela permet aussi de mieux faire ressortir la couleur apportée par le colorant.
  • Colorant alimentaire rouge ou rose : pour rappeler les fleurs de sakura. Tu peux utiliser un colorant naturel (comme de la poudre de betterave ou d’hibiscus) ou non, selon ta préférence.
  • Feuilles de cerisier salées : elles sont conservées dans du sel ou une solution salée liquide pour être comestibles et donner ce contraste salé-sucré si particulier. Il faut les dessaler avant utilisation (je t’expliquerai comment dans la recette). Leur parfum est subtil, végétal, presque floral.
  • Pâte de haricots rouges sucrée (ankô) : le cœur du mochi. Tu peux utiliser de l’anko lisse (koshian) ou plus texturé (tsubuan), selon tes préférences. Elle apporte la douceur, le fondant et cette signature typique des wagashi.
Recette sakura mochi

Sakura mochi style Kansai

Pâtisserie à base de riz gluant japonais concassé au couleur du printemps et aux feuilles de cerisier. Pour découvrir la méthode en vidéo, rendez vous sur mon compte instagram: Umikan.zest
Un zeste de Japon (@umikan.zest) • Photos et vidéos Instagram
Temps de préparation 10 minutes
Temps de cuisson 2 minutes
30 15 minutes
Temps total 27 minutes
Type de plat Goûter, pâtisserie, printemps
Cuisine Japonaise
Portions 10 pièces
Calories 120 kcal

Equipment

  • 1 Micro-onde
  • Film alimentaire et Essuis-tout

Ingrédients
  

  • 220 gr Eau tiède
  • 50 gr Sucre blanc
  • 130 gr Dômyôjiko Riz gluant japonais concassé
  • 1 Pincée de colorant rouge/rose
  • 150 gr Ankô Pâte de haricots sucrée
  • 10 Feuille de cerisier

Instructions
 

  • Dans un bol, dilue le sucre et le colorant dans l'eau tiède/chaude (pas bouillante). Ajoute le riz concassé, mélange et laisse reposer à couvert avec un morceau de film alimentaire pendant 15 min.
  • Pendant ce temps, met à tremper les feuilles de cerisier dans un bol d'eau froide.
    Prépare les inserts de pâte de haricots rouges. Pour cela, dispose un petit bol d'eau fraiche pour humidifier tes mains et former les portions. Elles doivent faire environ 2 cm de diamètre. Place les au frais.
  • Une fois les 15 min écoulées, mélange le riz concassé. Puis fais chauffer au micro-onde à 600W minimum et pendant 2 min.
    Mélange, couvre à nouveau et laisse reposer 15 min supplémentaires.
  • Pendant ce temps, sèche les feuilles de cerisier avec de l'essuie-tout.
  • Une fois le riz prêt, divise le en 10 portions égales. Pour les manipuler, humidifie tes mains avec de l'eau ou de l'eau légèrement sucrée.
    Forme une boule sans trop l'écraser avec la première portion de riz. Aplatie la pour en faire un disque assez large. Dépose la portion de haricot au centre du riz et remonte les bords du riz pour faire le tour de l'insert. Frotte doucement le riz pour faire le tour complet de l'insert. Répète l'opération avec les 9 autres morceaux.
  • Dépose la feuille de cerisier, nervures vers le haut. Dépose le sakura mochi vers l'avant de la feuille, proche de la pointe. Remonte la tige de la feuille vers l'avant de la pâtisserie.

Video

Pour voir la méthode en vidéo, rendez vous sur mon compte Instagram: Sakura Mochi style Kansai https://www.instagram.com/reel/DHQLTmot2zL/
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Sakura mochi style Kantô

Ce qui frappe, quand on découvre la cuisine japonaise, c’est à quel point elle est intimement liée aux saisons. Chaque période de l’année a ses ingrédients, ses couleurs, ses formes, ses textures. On ne mange pas un Sakura mochi en automne, tout comme on ne sert pas un Kuri Manjū (à la châtaigne) en plein été. Et ce n’est pas seulement une question de disponibilité des produits : c’est presque une philosophie de vie.

Au Japon, la nature n’est jamais en arrière-plan, elle est au cœur de tout. On l’observe, on la célèbre, on la goûte. À travers une pâtisserie comme le Sakura mochi, c’est toute la saison du printemps qu’on vient déposer dans le creux de la main. C’est une manière délicate, mais profonde, de rester connecté au monde qui nous entoure.

Cet attachement à la saisonnalité, c’est peut-être aussi une façon d’accepter que les choses changent, passent, reviennent autrement. Et le fait de les célébrer donne sans doute l’élan et la joie avec lesquels on les accueille à nouveau, année après année.

En conclusion…

En cette période de renouveau, moi aussi je me sens plus proche de la nature. Le retour du soleil, des insectes, des premières pousses… tout ça agit un peu comme un déclic. J’ai envie de créer, d’expérimenter, de me lancer dans de nouveaux projets. Et j’ai l’impression que cet élan revient chaque printemps, presque comme un cycle naturel inscrit en chacun de nous.

Finalement, cuisiner un Sakura mochi du style Kansai ou Kantô, ce n’est pas seulement préparer une douceur saisonnière : c’est aussi honorer ce mouvement vivant et cyclique — celui de la nature, et peut-être aussi un peu, celui de soi-même.

Voilà, maintenant tu sais comment faire des Sakura mochi du style Kansai.

Et toi, est-ce que le printemps te donne envie de changer de rythme ? As-tu, toi aussi, des rituels ou des recettes que tu retrouves à cette période de l’année ? Dis-moi tout en commentaire, je serai ravie de te lire 🌸

Une faute ou un information manquante? N’hésites pas à m’écrire pour que je puisse rectifier cela. On est humain!

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Ressources: Pour se fournir en riz concassé japonais Dômyôjiko, tu peux cliquer ici.

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