Tu vas sans doute me dire: « comment faire une aubergine frite mais légère ?». Je comprend pas !
Nasu no agebitashi 茄子の揚げびたし, cette aubergine frite au bouillon dashi, fait partie de ces recettes totalement paradoxales qu’on adore. C’est un plat traditionnel et authentique, un mariage parfait entre gourmandise et légèreté. Tu en doutes ? J’étais comme toi, au début.
Les Japonais ont accompli une véritable prouesse avec ce trésor de la cuisine nippone. On joue habilement sur les paradoxes avec ce plat. Un bon goût de la friture, souvent synonyme de lourdeur, se retrouve sous sa forme la plus aérienne et délicate, grâce à l’emblématique bouillon dashi.
Dans cet article, je t’invite à plonger dans les délices de cette recette emblématique de la gastronomie japonaise. Ce plat, à la fois simple et exceptionnel, fusionne l’usage du dashi comme ingrédient central à la légèreté surprenante. L’aubergine est présentée grâce à une technique de découpe des légumes typiquement japonaise. Le plat mélange habilement les textures fondantes et croustillantes.
Enfile ton tablier, et laisse-toi guider : on va explorer ensemble les secrets du Nasu no Agebitashi.
Nasu no Agebitashi, l’aubergine frite et trempée
Derrière ce nom se cache une recette aussi délicate qu’évocatrice.
« Nasu » 茄子 en japonais signifie « Aubergine », tandis que « Age » dérive du verbe « Ageru » 揚げる, « frire ». « Bitashi », quant à lui, vient de « Hitasu » 浸す, « tremper ».
Alors, « Nasu no Agebitashi » 茄子の揚げびたしse traduit littéralement par « Aubergine frite et trempée ». Pragmatique, n’est-ce pas ?
L’aubergine japonaise, actrice principale de ce plat, se distingue par sa forme longue et fine. Les variétés italiennes, ovales ou rondes, que tu trouves souvent sur les étals des marchés en France contrastent avec leur cousine nippone. Cette morphologie particulière n’est pas qu’une question d’esthétique. En effet, étant moins épaisse, elle permet une cuisson plus rapide.
Au Japon, l’aubergine se décline sous toutes ses formes : bouillie, cuite à la vapeur, au four, frite ou poêlée. C’est une véritable vedette dans de nombreuses recettes traditionnelles. Et pour Nasu no Agebitashi, elle s’offre à toi pour une expérience gustative, imprégnée délicatement du bouillon dashi.
Le secret de la recette du Nasu no agebitashi
Le bouillon dashi, cet élixir emblématique de la cuisine japonaise, est le cœur secret de Nasu no agebitashi. Omniprésent dans une multitude de recettes, ce bouillon iodé est le fruit d’une alchimie subtile entre les dons de la terre et de la mer.
Je t’avais déjà parlé des différentes versions du dashi et de son rôle prépondérant dans la cuisine japonaise dans un article précédent. Pour aujourd’hui, concentrons nous sur le plus commun: Dashi d’algue kombu et de copeaux de bonites.
Le bouillon kombu katsuobushi
Au cœur de ce dashi se trouve l’algue kombu, considérée comme la reine des algues. La meilleure kombu provient souvent du nord du Japon, où les conditions de culture sont idéales.
Avant de l’utiliser, un rituel s’impose : on la frotte avec un torchon pour en ôter la poussière, puis on l’immerge dans l’eau. Elle se transforme alors, devenant souple et légèrement gluante. Une métamorphose normale qui libère son essence iodée dans le bouillon.
Le second ingrédient magique est le katsuobushi, obtenu en râpant de la bonite à ventre rayé séchée. Ces copeaux ou flocons de poisson, selon la traduction, sont omniprésents dans la gastronomie japonaise, que ce soit dans les okonomiyaki ou les takoyaki.
Tu trouveras aisément les produits sur des site comme Nishikidori.
Le dashi, avec son mélange unique de kombu et de katsuobushi, crée une base profonde et riche, imprégnant l’aubergine frite d’une saveur complexe. C’est cette infusion qui transforme Nasu no agebitashi en un plat qui éveille les sens et qui transcende la simplicité de ses composants.
Petit bonus, tu peux recycler l’algue kombu usagée dans un furikaké, un condiment séché au four et qu’on saupoudre sur du riz blanc.
Voilà c’est ça le bouillon dashi : un univers de saveurs, une tradition vivante, un secret bien gardé de la cuisine japonaise.
Nasu no agebitashi, la légèreté de l’aubergine frite
Lorsqu’on évoque l’aubergine frite, l’image qui vient à l’esprit est souvent celle d’un aliment gorgé d’huile, laissant des traces grasses sur les doigts. Pourtant, Nasu no agebitashi déjoue ces attentes. Oui, cette recette utilise un bain d’huile, mais attends de voir le tour de main des Japonais qui parvient à obtenir un légume-fruit d’une surprenante légèreté.
La clé réside dans le bouillon dashi – et oui, encore lui ! L’aubergine, avec sa chair charnue et spongieuse excelle dans l’art d’absorber les marinades et les sauces. C’est pourquoi, dans la recette du Nasu no agebitashi, l’aubergine est d’abord imbibée de dashi avant d’être plongée dans l’huile chaude. Et c’est là que la magie opère. Gorgée de dashi, l’aubergine n’a plus de place pour absorber l’huile. Ainsi, elle ressort de sa friture étonnamment légère, croustillante à l’extérieur et riche saveurs délicates à l’intérieur.
C’est cette astuce, typique du savoir-faire japonais, qui fait de Nasu no agebitashi un plat si spécial. Ainsi, on obtient un équilibre parfait entre la richesse de la friture et la fraîcheur du bouillon, pour une bouchée légère et savoureuse. Malin, n’est-ce pas ?
Les variations du Nasu no agebitashi
L’Agebitashi est une de ces recettes que j’affectionne tout particulièrement, car elle ouvre la porte à une multitude de variations, stimulant notre créativité culinaire.
Tout d’abord, il est très simple d’adapter ce plat à un régime végétarien. Pour cela, on opte pour un dashi à base de kombu seul, ou un mélange kombu et champignons shiitake. L’association algue et végétaux apporte une saveur encore plus profonde et riche.
Puis, vient le jeu des découpes. Oublie les traditionnelles tranches d’aubergine et laisse-toi tenter par la découpe Jabara giri, surnommée « en ventre de serpent ». C’est une option à la fois originale et esthétique, qui transformera littéralement la présentation de ton plat.
Et pour finir, pourquoi ne pas ajouter une touche piquante à ton Agebitashi ? Juste avant de servir, un filet d’huile pimentée peut faire toute la différence.
Tu es amateur de sensations fortes ? Alors, parsème ton plat d’un mélange de 7 épices japonais, Shichimi Togarashi apportant à la fois du pep’s et une touche colorée grâce au piment.
Ces variations apportent non seulement un nouveau profil de saveurs, mais aussi une touche personnelle qui rendra ton Nasu no agebitashi absolument unique.
Recette de l’aubergine à la japonaise Nasu no Agebitashi
Ingrédients pour 2 personnes :
- 2 aubergines
- 1 CAS de sel
- 60 cl de dashi d’algue kombu et copeaux de bonite
- 2 CAS de sauce soja
- 1 CAS de mirin
- Huile de friture
- 1 CAS de gingembre frais en bâtonnet
Pour le Dashi d’algue et de copeaux de bonite
- 750 ml d’eau
- 5 gr d’Algue kombu
- 50 gr de Copeaux de bonite séchée
Temps de préparation: 20 Minutes (hors temps de repos)
Niveau de difficulté: 💪🏼 Facile
Equipement nécessaire
Petite casserole
Sac congélation
Bain d’huile
Essuie tout
Etapes de la recette
Préparer le bouillon dashi:
Dans une casserole, déposez un morceau d’algue kombu dans de l’eau froide. Laissez tremper environ 30 min. Puis portez à frémissement assez fort (mais pas ébullition), cela prend généralement 9 min environ. Laissez frémir 2 min puis retirez le morceau d’algue sans éteindre le feu. Retirez l’écume si besoin.
A feu doux, plongez les copeaux de bonite séchée dans l’eau pendant 8 min. Eteindre le feu et laisser infuser 8 min. Puis filtrez.
Pour les étapes en détail, consulte l’article suivant: Recette du bouillon dashi
Préparer l’aubergine marinée:
Sans retirer l’extrémité des aubergines, coupez-les en 6 lamelles d’environ 1 cm d’épaisseur. Laissez les tremper environ 10 min dans un dashi mélangé à du sel.
Pendant ce temps, émincez le gingembre en petits batônnets.
Après 10 min, égouttez les légumes et les essuyez avec un torchon soigneusement. S’il reste de l’humidité, cela risque de faire des éclats d’huile.
Dans une casserole, faites frémir le dashi, la sauce soja et le mirin. Versez le mélange une fois tiéde, dans un plat à gratin assez large.
Faire frire les aubergines:
Préparez un bain d’huile à friture. A 180°C, déposez les lamelles d’aubergines à tour de rôle jusqu’à ce qu’elles soient dorées. Retournez les à plusieurs reprises.
Veillez à garder la température à 180°C et laissez l’huile remonter en température entre chaque fournée.
Une fois frites, déposez les aubergines sur de l’essuie-tout quelques minutes pour absorber l’excédent de gras. Puis, alors qu’elles sont encore chaudes, déposez les dans le plat à gratin assez large pour les immerger. Laissez reposer au frais au moins 1h.
Avant de servir, parsemez de gingembre frais en batônnets.
F.A.Q. sur la Recette de l’aubergine Nasu no Dengaku
Quelle huile utiliser pour frire les aubergines ?
Pour frire les aubergines, il est préférable d’utiliser une huile neutre ou de friture, comme l’huile de tournesol. Elle permet une cuisson homogène sans altérer le goût naturel de l’aubergine.
Comment puis-je accompagner les agebitashi nasu ?
Nasu no agebitashi se marie parfaitement avec un bol de riz blanc, pour une touche classique et simple. Tu peux aussi les associer à une soupe de nouilles pour un repas plus complet, ou à des brochettes de viandes pour une touche de protéines savoureuses.
Comment remplacer le gingembre ?
Si tu n’as pas de gingembre sous la main, tu peux le remplacer par de la cebette ciselée. Ce substitut apportera une saveur fraîche et légèrement piquante, se mariant bien avec les autres composants du plat.
Voilà, c’était la recette du Nasu no agebitashi. Tu sais désormais comment faire une aubergine frite mais légère! N’hésites pas à me laisser un commentaire ci-dessous pour me partager tes idées, tes remarques ou me poser tes questions!
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