Il fait partie intégrante de la cuisine japonaise et c’est difficile de s’en passer. Pourtant dans cet article, je t’expliquer comment remplacer le mirin et quand même kiffer la cuisine nippone.

Quand on se lance dans la cuisine japonaise, le premier obstacle que l’on rencontre, ce sont les condiments. Il en existe une multitude, à l’instar des autres cuisines du monde, et ils confèrent précisément cette saveur si caractéristique à la gastronomie nippone. Impossible donc de faire sans eux.

La difficulté, c’est que lorsqu’on ne s’y connaît pas, c’est un vrai casse-tête pour mémoriser tous les noms. Plus d’une fois, je me suis retrouvée à acheter des produits en double sans m’en rendre compte, simplement parce que je ne savais pas décrypter les étiquettes !

Et parmi ces produits, il y a le mirin. Ce vin de riz sucré est un ingrédient clé de la cuisine japonaise, idéal pour ajouter de la saveur à tes plats et rendre tes assaisonnements divins. Plus qu’un simple vin asiatique, le mirin te challenge à repenser ta manière de cuisiner.

Dans cet article, je vais t’éclairer sur les subtilités de ce condiment pour que tu puisses le reconnaître, l’apprécier, et en saisir l’origine. Je te guiderai dans le choix de ton produit et, surtout, je te fournirai toutes les alternatives possibles pour le remplacer, au cas où tu ne pourrais pas t’en procurer. Il n’y a donc aucune raison pour ne pas introduire une touche nippone dans ton assiette !

J’espère que cet article répondra à tes interrogations et si cela te plait, n’hésites pas à me laisser un commentaire à la fin!

C’est quoi le mirin ?

Le mirin 味醂 est un vin de riz sucré prisé en cuisine japonaise. D’un jaune très pâle, ce condiment a une consistance sirupeuse et dévoile une saveur à la fois douce et acidulée. Sa teneur en alcool, bien que plus faible que celle du saké — l’alcool traditionnel japonais —, oscille entre 11 et 18°C. Il trouve sa place dans de nombreuses recettes : marinades, sauces, plats grillés, bouillons, soupes et même desserts ! Parmi les plats les plus célèbres qui en contiennent, on compte par exemple la sauce teriyaki.

Poulet teriyaki et riz

La fabrication du Mirin

À l’origine, le mirin était une boisson alcoolisée appréciée par les femmes pour sa douceur sucrée. Au fil du temps, il a trouvé sa place dans les cuisines des restaurants en tant qu’assaisonnement. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu un condiment incontournable dans les cuisines familiales.

Ce vin de riz est élaboré à partir de riz gluant cuit, fermenté avec du Kôji et agrémenté de l’eau-de-vie nommée Shôchû, un alcool rappelant la vodka. Contrairement au saké, le mirin peut se conserver plusieurs années. Toutefois, il est préférable de le stocker au frais et à l’abri de la lumière.

Sa saveur sucrée provient des glucides qu’il contient, qui, sous l’action de la fermentation, se transforment en sucre. C’est grâce à une maturation de plusieurs mois que le mirin développe son goût umami distinctif.

Koji, riz fermenté

Décrypter l’étiquette d’une bouteille de Mirin

Les caractères formant le mot « mirin » sont « 味醂 », assez intimidants, n’est-ce pas ? Mais j’ai une bonne nouvelle ! Sur les étiquettes des bouteilles de mirin, c’est généralement la transcription phonétique qui est utilisée. Il faut savoir que la langue japonaise possède trois systèmes d’écriture : les kanji (des idéogrammes), les hiragana et les katakana. Le hiragana transcrit phonétiquement les mots japonais, tandis que le katakana s’occupe des mots d’origine étrangère. Ainsi, il n’est pas rare de voir la transcription « みりん » sur les bouteilles. C’est déjà plus abordable, non ?

Etiquette de mirin

Les variétés de mirin

Il y a de nombreuses variétés de mirin, mais je vais te présenter les principales à connaître.

D’abord, nous avons le « Hon Mirin » 本みりん, qui signifie littéralement « vrai mirin ». C’est la version la plus authentique et noble du mirin, avec une teneur en alcool d’environ 14%. Sa production s’étend sur 60 jours.

Ensuite, il y a le « Shio mirin » 塩みりん, ou « mirin salé ». Malgré sa faible teneur en sel (1,5%), ce sel le rend désagréable à boire, mais permet d’éviter les taxes sur l’alcool.

Puis, nous avons le « Shin mirin » 真みりん, que l’on pourrait traduire par « mirin non authentique ». Bien que son goût se rapproche du Hon mirin, il contient seulement 1% d’alcool, ce qui en fait une option plus abordable. Il est souvent privilégié pour son coût réduit, même s’il s’agit d’une version industrielle. C’est un bon point de départ pour ceux qui veulent s’initier.

Tu pourras également le trouver sous les appellations « Aji mirin » 味みりん, soit « arôme mirin » ou « Mirin fu chomiryo » みりん風調味料, soit « mirin d’assaisonnement ». Les ingrédients incluent généralement de l’eau, du sirop de maïs, de l’alcool, du riz et du sel.

Il existe d’autres sous-variétés de mirin basées sur leur teneur en alcool, ainsi que des versions aromatisées, comme celles à la prune ou aux herbes.

    Hon mirin et mirin fu chomiryo

    L’ajout irrésistible d’umami à vos plats

    Même si le mirin est un alcool de riz, son utilisation en cuisine est bien différente de celle du vin en cuisine occidentale. Je ne sais pas pour toi, mais, personnellement, à moins de préparer un plat traditionnel mijoté, je n’ai pas souvent de vin rouge dédié à la cuisine dans mes placards.

    En revanche, le mirin est omniprésent, même dans les recettes les plus rapides et simples à réaliser. En cuisine japonaise, on parle du goût Umami, cette cinquième saveur qui rend les plats si irrésistibles. C’est cette harmonie délicate entre le sucré et le salé. Étant donné que la sauce soja ou tamari a un goût profondément salé, l’ajout de mirin, même dans les recettes les plus simples, permet de contrebalancer et d’intensifier cette saveur umami.

      Condiments japonais mirin soja huile sésame

      Les indispensables de la cuisine japonaise

      D’accord, le mirin est certes essentiel en cuisine japonaise, mais il n’est pas le seul. Si tu te lances dans cette aventure culinaire, je te conseille d’avoir ces quatre autres produits incontournables dans tes placards :

      • La sauce soja ou tamari, qui, par sa saveur salée, remplace le sel et apporte cette note umami tant recherchée.
      • L’huile de sésame, parfaite pour des cuissons au parfum à la fois fumé et terreux.
      • Le Saké, cet alcool de riz qui sublime viandes et poissons.
      • Et enfin, le vinaigre de riz, idéal pour préparer, entre autres, des légumes marinés et fermentés.

      Le mirin face au vinaigre de riz : des cousins éloignés

      J’avoue, j’ai moi-même parfois confondu ces deux produits. Mais en y réfléchissant bien, c’est assez simple : un vinaigre reste un vinaigre et un vin reste un vin. C’est aussi simple que cela ! Cependant, dans certaines recettes, il peut être envisagé de remplacer le mirin par du vinaigre de riz. Ils sont, après tout, tous les deux issus du riz fermenté. Bien sûr, le vinaigre étant plus acide, il sera nécessaire d’ajouter un peu de sucre pour équilibrer la saveur dans la préparation.

      Astuce pour remplacer le mirin par du vinaigre de riz : Mélange une ½ cuillère à café de sucre avec 1 cuillère à soupe de vinaigre de riz pour remplacer 1 cuillère à soupe de mirin.

            Vinaigre de riz

            Le mirin et le saké : comprendre leurs différences

            D’abord, quand on mentionne le saké ici, on ne fait pas allusion à l’alcool destiné à la consommation directe, mais plutôt à celui utilisé pour cuisiner.

            En japonais, pour évoquer la boisson, on emploiera plutôt le terme « nihonshû ». Le Saké et le mirin sont tous deux des vins de riz, et bien qu’ils puissent être utilisés de manière interchangeable, cela n’est pas sans effet sur le résultat final. Le saké de cuisine, naturellement plus alcoolisé, nécessite une cuisson prolongée pour permettre à l’alcool de s’évaporer. Et pour retrouver la douceur caractéristique du mirin, il faudra ajouter un ingrédient sucré, comme du sucre ou du miel.

            Astuce pour remplacer le mirin par du saké: 3 doses de saké et 1 dose de sucre pour une dose de mirin.

            Saké alcool de riz

            L’art de remplacer le Mirin

            Si tu as envie de te lancer dans la cuisine japonaise et que tu n’as pas de Mirin sous la main, voici quelques alternatives faciles à trouver.

            Des alternatives alcoolisées : rester fidèle à l’esprit du mirin

            Bien que le Japon ait popularisé le mirin, il existe de nombreux équivalents dans les cuisines du monde entier. Commençons par les alternatives alcoolisées.

            En épicerie asiatique, tu pourrais tomber sur le vin de cuisine Shao Xing, un équivalent chinois du mirin. Comme pour le saké, associe-le à du sucre ou du miel pour lui donner de la douceur.

            Dans le rayon alcools de ton supermarché, tu trouveras :

            • Sherry (ou vin de xérès) : Un vin fortifié espagnol. Selon ton goût, ajoute un peu de sucre pour l’adoucir.
            • Marsala : Un vin doux de Sicile, généralement utilisé en cuisine. Plus doux que le mirin, il n’a pas besoin d’ajout de sucre.
            • Vin blanc sec (comme le Sauvignon Blanc ou le Pinot Grigio) : Des vins passe-partout que tu pourrais aussi apprécier en dégustation. Pour se rapprocher du mirin, ajoute un sucre.
            • Vermouth (doux ou sec) : Un vin fortifié aromatisé. Parfait pour les vinaigrettes et marinades, il peut nécessiter un peu de sucre pour équilibrer son goût.
            Vin blanc

            Options sans alcool : cuisiner sans compromettre la saveur

            Si tu suis un régime alimentaire sans alcool, il y a des options pour remplacer le mirin en cuisine.

            Le kombucha est une boisson fermentée à base de thé sucré, transformé grâce à des bactéries et des levures. Il est pétillant et acidulé, souvent apprécié pour ses bienfaits santé. Pour remplacer le mirin, choisis une version « nature » et ajoute le sucre de ton choix.

            Le jus de raisin blanc peut aussi remplacer le mirin. Cependant, sa forte teneur en sucre doit être tempérée, éventuellement avec du jus de citron.

            Le vinaigre de cidre, issu du cidre de pomme fermenté, a un goût fruité et est réputé bénéfique pour la santé. En le choisissant comme substitut du vin de riz, tu ajusteras légèrement la saveur de ton plat. Avec un dosage approprié, tu pourras jouer sur l’acidité de la préparation.

            Le vinaigre balsamique, lui, est un vinaigre italien épais et sucré, issu de raisins pressés. Vieilli en fût de chêne, il a une saveur riche. Sa saveur marquée influencera le goût du plat, offrant potentiellement une nouvelle expérience gustative.

            Le sirop d’agave, tiré de la plante du même nom, est un édulcorant naturel à indice glycémique réduit. Quant au sirop d’érable, produit à partir de la sève d’érable, il est omniprésent dans les petits-déjeuners nord-américains. Bien que leur texture sirupeuse soit parfaite pour les glaçages, leur douceur peut affecter l’équilibre gustatif d’un plat. N’hésite pas à les diluer avec de l’eau pour atténuer leur côté sucré avant de les incorporer à une recette.

            Vinaigre balsamique

            Mirin maison : une recette pour les aventuriers culinaires

            Il est tout à fait possible de préparer soi-même du mirin. Cependant, tu auras besoin d’un ingrédient japonais essentiel : le saké. En combinant de l’eau, du sucre et du saké, tu peux obtenir un mirin maison satisfaisant.

            • 3 cuillères à soupe d’eau
            • ¼ tasse de sucre
            • ¾ tasse de saké

            Commencer par dissoudre le sucre dans l’eau et porter le mélange à ébullition. Retirer du feu, puis ajouter le saké. Mélanger bien et laisser refroidir. Ton mirin maison est prêt à être utilisé dans toutes les recettes qui le nécessitent.

            Le mirin, c’est bien plus qu’un simple vin de riz ; c’est une porte ouverte sur la richesse de la cuisine japonaise. Son utilisation, si différente de ce que nous connaissons avec le vin en cuisine, nous pousse à sortir de notre zone de confort et à revoir nos idées reçues. Mais ce qui est génial, c’est que même si tu n’arrives pas à mettre la main sur une bouteille de mirin, grâce à cet article, tu disposes maintenant d’une foule d’alternatives pour expérimenter et te réinventer en cuisine.

            Alors, laquelle te semble la plus abordable ?

            Ressources:

            Blog à vos baguettes

            Si tu as aimé cet article, tu devrais aimer celui sur les recettes japonaises faciles de tous les jours que je t’ai partagé. Tu y retrouveras d’autres condiments essentiels à la gastronomie japonaise. 

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