Tu as bien lu, on va parler d’un petit champignon magique et redoutable, le Koji!
Tu connais peut-être le miso, cette pâte salée et savoureuse qui fait vibrer les soupes japonaises. Ou le Nihonshû, cette boisson raffinée à base de riz fermenté. Mais sais-tu que tous ces trésors de la cuisine japonaise ont un point commun ? En effet, un petit champignon magique, invisible à l’œil nu mais redoutablement efficace : le koji est utilisé pour leur fabrication.
Dans cet article, on va plonger ensemble dans l’univers fascinant des champignons microscopiques et notamment celui du koji. Je vais t’expliquer comment il fonctionne, ce qu’il transforme, et comment l’utiliser intelligemment dans ta cuisine. Et si tu veux une vue d’ensemble sur la fermentation nippone, je t’invite aussi à aller lire cet article sur la fermentation japonaise que j’ai écrit pour poser les bases.
Une usine à enzymes : comment fonctionne le koji ?
Le koji, c’est un peu comme un chef chimiste naturel ou un mage si je file la métaphore du champignon magique. En effet, il produit des enzymes, chacune avec une mission bien spécifique. Par exemple :
- Les amylases : elles transforment l’amidon (des sucres complexes) en sucres simples comme le glucose. Résultat ? Un goût doux, presque sucré.
- Les protéases : elles cassent les protéines en acides aminés, dont le fameux glutamate, responsable de la saveur umami.
- Les lipases (moins présentes) : elles s’attaquent aux graisses pour créer des arômes subtils.
Autrement dit, le koji « pré-digère » les aliments pour nous, tout en les rendant plus savoureux, digestes, et intéressants sur le plan nutritionnel. Plutôt sympa de sa part, non ?
Les mariages du champignon Koji
C’est là que ça devient vraiment passionnant : le koji n’agit pas de la même façon sur tous les aliments. Il faut donc le marier intelligemment selon ce que tu veux obtenir.
L’umami: Champignon Koji et protéines
Le koji est un super allié pour sublimer les aliments riches en protéines. Et qui dit Protéines, dit:
- Les viandes (blanc de poulet, porc, etc.)
- Les poissons (cabillaud, saumon, maquereau…)
- Le tofu, les oeufs, les légumineuses
Il va attendrir les fibres, booster le goût, et apporter cette profondeur caractéristique des aliments fermentés.
Exemples : un poulet mariné au shio koji devient ultra juteux, un tofu prend une nouvelle dimension avec une simple couche de miso.
La douceur naturelle entre le Champignon Koji et l’amidon
Le koji excelle aussi sur les aliments riches en féculents. Dans cette catégorie, on retrouve :
- Riz, pommes de terre, patates douces
- Courges, châtaignes, haricots
Ici, l’amylase entre en jeu pour transformer l’amidon en sucres naturels. Ainsi, tu peux créer des bases de desserts, des boissons douces comme l’amazake, ou encore des sauces étonnamment sucrées sans ajout de sucre.
Exemples : une purée de patate douce enrichie au koji devient fondante et caramélisée. L’amazake, boisson douce à base de riz fermenté, est 100% naturelle.
Subtilité et texture avec le Champignon Koji et les Légumes frais
Là, on est dans le registre des pickles, des marinades légères et des fermentations rapides. Cela signifie que tu peux utiliser du riz koji (avec un peu d’eau et de sel) ou du shio koji tout prêt pour faire mariner des concombres, des radis, des carottes, du chou…
Le koji aura les impacts suivants :
- Apporter une légère douceur
- Modifier la texture (plus fondante, juteuse, mais sans ramollir)
- Développer un goût fermenté subtil
Exemple : un concombre mariné quelques heures dans du shio koji se transforme en petit bijou croquant, juteux, et à la saveur complexe.
Les surprenants mariages du champignon Koji
Tu peux aussi tester le koji sur des produits laitiers (yaourts, crèmes) ou sur des bases végétales (noix, purées, laits végétaux). Bon, ça n’est pas une pratique traditionnelle, mais c’est très en vogue dans la cuisine fermentée contemporaine. Les résultats peuvent être surprenants et très gourmands.
Quel type de champignon koji pour quelle utilisation ?
Alors j’ai conscience qu’à ce stade de l’article, et particulièrement si tu découvres le champignon Koji avec moi, que c’est un peu flou. Gardes à l’esprit qu’Aspergillus Oryzae reviendra régulièrement dans les articles de cuisine japonaise et notamment tout ce qui concerne la fermentation. En attendant, voici un petit guide pour t’y retrouver :
Type de koji | Goût / Texture | Usages principaux |
---|---|---|
Riz koji | Doux, neutre | Amazake, miso doux, pickles légers |
Orge koji | Plus corsé, rustique | Mugi miso, sauces profondes, plats riches |
Shio koji | Salé, umami, liquide | Marinades, assaisonnements, pickles express |
Miso | Fermentation avancée | Base de soupe, sauces, glaçage, trempettes |
Tu peux aussi créer ton propre shio koji en mélangeant du riz koji, de l’eau et du sel, puis en le laissant fermenter quelques jours.
Et maintenant ?
Le champignon koji n’est pas seulement un ingrédient magique et redoutable, tu t’en doutes. En cuisine japonaise, on peut dire que c’est surtout un outil vivant, une boîte à enzymes qui invite à explorer la cuisine autrement. En effet, une fois que tu comprends son fonctionnement, tu peux vraiment t’amuser à l’intégrer dans ta cuisine quotidienne. Alors, on est d’accord, ça demande quand même un peu de pratique. Aussi, je t’invite à me dire, en commentaire si tu aimerais en savoir plus sur cette technique de fermentation. Entre nous, je pense que ce sujet a beaucoup d’avenir et je serais ravie de creuser d’avantage le sujet pour toi (et pour moi aussi hein! ;))
En attendant, si tu veux comprendre plus largement comment la fermentation s’ancre dans la culture japonaise, je t’invite encore une fois à lire mon article sur la fermentation japonaise pour relier tout ça au contexte culturel et culinaire.
Une faute ou un information manquante? N’hésites pas à m’écrire pour que je puisse rectifier cela. On est humain!
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Ressources: Koji Alchemy, Rich Shih et Jeremy Umansky